SOAR : qu’est-ce que c’est ?
8 octobre 2025
7 minutes
Dans un contexte où les cyberattaques se multiplient et se perfectionnent, les équipes de sécurité doivent traiter un volume toujours croissant d’incidents. Les Security Operations Centers (SOC) deviennent de véritables tours de contrôle, mais ils sont souvent surchargés : multiplication des alertes, « alert fatigue » des analystes, complexité des infrastructures hybrides, coexistence d’une multitude d’outils.
Cette situation fragilise la réactivité des organisations. Pour relever ces défis, une approche plus intégrée et automatisée est nécessaire. C’est là qu’intervient le SOAR security (Security Orchestration, Automation and Response), une technologie pensée pour orchestrer, automatiser et accélérer la réponse aux incidents dans un environnement de cybersécurité proactive.
Définition
Le terme SOAR signifie Security Orchestration, Automation and Response. C’est bien plus qu’un simple outil : il s’agit d’une plateforme d’orchestration de la sécurité IT, capable de fédérer différents composants de défense.
Concrètement, le SOAR centralise les alertes provenant des SIEM, EDR, IDS/IPS ou outils cloud, puis applique des playbooks cybersécurité pour automatiser les réponses. Il réduit ainsi les délais de détection et de réaction (MTTD / MTTR) et allège la charge des équipes SOC.
Dans un SOC moderne, cette gestion automatisée des incidents devient un pilier stratégique pour protéger l’organisation tout en respectant les réglementations.
Cas d’usage concrets du SOAR
Pour rendre la valeur du SOAR plus tangible, voici deux scénarios fréquents :
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Un email suspect est signalé : le SOAR met automatiquement le message en quarantaine, bloque l’adresse IP de l’expéditeur dans le firewall, réinitialise le mot de passe de l’utilisateur concerné et génère un rapport d’incident.
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Un terminal compromis est détecté par un EDR : le SOAR isole immédiatement la machine du réseau, crée un ticket d’investigation dans l’outil ITSM, notifie le SOC et met à jour les règles de détection pour éviter une nouvelle propagation.
Ces workflows, exécutés en quelques secondes, permettent de contenir des menaces qui auraient autrement pris des heures de traitement manuel.
Quelles différences entre le SIEM et le SOAR ?
La confusion entre SIEM et SOAR est fréquente :
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SIEM (Security Information and Event Management) : collecte, corrèle et analyse les logs de sécurité pour produire des alertes.
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SOAR (Security Orchestration, Automation and Response) : orchestre et automatise les actions à mener suite à ces alertes, en appliquant des playbooks prédéfinis.
On dit souvent que « le SIEM détecte, le SOAR agit ». Cette opposition est parlante mais doit être nuancée : certains SIEM intègrent déjà des fonctions d’automatisation basiques.
La vraie valeur du SOAR ne réside donc pas seulement dans l’action, mais dans :
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la profondeur des workflows, capables de gérer des scénarios complexes,
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la flexibilité pour s’adapter aux processus métiers de chaque organisation,
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et la standardisation des playbooks, garantissant que chaque incident est traité avec la même rigueur, qu’il soit géré par un analyste junior ou senior.
En pratique, SIEM et SOAR sont complémentaires et renforcent ensemble la posture du SOC.
Comment ça fonctionne ?
Le SOAR security agit comme une tour de contrôle de la cybersécurité. Il agrège les signaux, déclenche automatiquement les bonnes actions et documente chaque étape. Ses principales composantes sont :
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Orchestration de la sécurité : intégration avec les SIEM, IDS/IPS, EDR, firewalls, solutions cloud et outils de ticketing pour coordonner l’ensemble de l’écosystème sécurité.
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Automatisation : exécution de workflows préconfigurés (phishing, malwares, compromissions de comptes, attaques DDoS…).
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Réponse aux incidents : gestion complète du cycle de vie de l’incident, du premier signal à la clôture, avec assignation des tâches et suivi centralisé.
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Analyse et reporting : visibilité en temps réel, tableaux de bord, rapports pour prouver la conformité (RGPD, ISO 27001, NIS2).
Orchestration vs automatisation : quelles différences ?
Il est crucial de distinguer ces deux notions :
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Orchestration : coordination des outils, des équipes et des processus. Elle définit l’ordre des actions et les interactions entre systèmes.
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Automatisation : exécution automatique d’actions spécifiques, sans intervention humaine. Elle permet de gagner du temps sur les tâches répétitives.
Le SOAR combine les deux : il orchestre les flux d’information et automatise les réponses concrètes, rendant le SOC plus rapide, homogène et efficace.
À quoi sert le SOAR dans les entreprises modernes ?
Réduction du temps moyen de détection (MTTD) et de réponse (MTTR)
En automatisant les premières étapes et en orchestrant les actions, le SOAR réduit considérablement ces délais. La détection est plus rapide et la remédiation quasi immédiate sur les scénarios récurrents.
Automatisation des tâches répétitives
Les analystes sécurité passent souvent la moitié de leur temps sur des tâches manuelles à faible valeur ajoutée. Avec le SOAR, ces actions sont confiées à des workflows automatisés, libérant du temps pour l’analyse stratégique.
Conformité facilitée (RGPD, ISO 27001, NIS2)
Chaque action déclenchée par le SOAR est tracée et historisée. Cette traçabilité facilite les audits et la démonstration de conformité.
Amélioration de la collaboration entre analystes sécurité
Le SOAR structure les workflows entre équipes SOC, IT, juridique et métiers. Les tâches sont assignées et documentées, réduisant les doublons et les pertes d’information.
Standardisation des processus de réponse
Qu’il s’agisse d’un analyste junior ou senior, le même playbook est appliqué, réduisant les erreurs humaines et assurant un niveau de qualité constant.
Comment choisir une solution SOAR adaptée ?
CRITERES DE CHOIX PRINCIPAUX :
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Intégrations possibles avec l’existant (SIEM, EDR, firewalls, outils cloud ou DevSecOps)
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Scalabilité selon la taille de l’organisation
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Simplicité d’utilisation et ergonomie pour favoriser l’adoption
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Personnalisation des playbooks
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Support et coût global (licence, maintenance, formation, accompagnement)
TYPES DE DéPLOIEMENTS POSSIBLES :
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Cloud : flexibilité, évolutivité, mises à jour automatiques
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On-premise : contrôle total des données, adapté aux secteurs très réglementés
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Hybride : compromis entre flexibilité cloud et maîtrise des données sensibles
le SOAR, un atout stratégique pour les RSSI et SOC
Le SOAR security n’est plus un luxe mais une nécessité pour les SOC modernes confrontés à la complexité des menaces et à la surcharge opérationnelle. En orchestrant et en automatisant les processus, il apporte un gain opérationnel majeur : temps, efficacité, conformité et qualité de réponse.
L’avenir du SOAR s’annonce encore plus prometteur avec l’intégration croissante de l’intelligence artificielle et de l’apprentissage automatique. Demain, le SOAR sera capable d’anticiper les attaques et de déclencher des réponses proactives, faisant entrer la cybersécurité dans une nouvelle ère.
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