La directive NIS 1 (Network and Information Systems), ou directive UE 2016/1148, est le premier texte réglementaire adopté par l'Union européenne pour renforcer la sécurité des réseaux et systèmes d'information. Publiée en juillet 2016, elle répondait à un besoin croissant de protection face à la multiplication des cybermenaces, en posant les bases d'un cadre commun pour les États membres.
NIS 1 marque une première volonté commune des États membres de protéger les infrastructures critiques face à l’augmentation des cyberattaques. Elle a instauré des obligations minimales pour les opérateurs jugés stratégiques, en matière de sécurité informatique, de notification d’incidents et de coopération entre les États membres.
L’objectif principal de NIS 1 était de garantir un haut niveau de résilience pour les secteurs considérés comme essentiels (santé, énergie, transports, eau, banque, infrastructures numériques). Ces entités devaient adopter des mesures permettant de prévenir, d’identifier et de réagir rapidement aux incidents de cybersécurité.
La directive a également instauré des instances de coopération, comme le réseau des CSIRT (Computer Security Incident Response Teams), afin de faciliter l’échange d’informations, l’entraide entre pays et la gestion coordonnée des incidents transfrontaliers.
NIS 1 visait à poser un socle commun de mesures de sécurité à travers l’Union, réduisant ainsi les différences de maturité en cybersécurité entre les pays membres.
Les entités qui assurent des activités essentielles au bon fonctionnement de la société et de l'économie, comme les hôpitaux, les opérateurs d'énergie, les fournisseurs d'eau ou les institutions financières.
Les grands acteurs du digital tels que les moteurs de recherche, les services de cloud computing ou encore les plateformes d'e-commerce étaient aussi concernés, en raison de leur impact sur l’économie et la sécurité.
Chaque pays devait désigner une ou plusieurs autorités compétentes pour assurer la mise en application de la directive et le contrôle des entités concernées.
Les entités devaient mettre en place des dispositifs pour garantir un niveau de sécurité approprié (protection des données, détection des incidents, plan de continuité).
En cas d’incident ayant un impact significatif sur leurs services, les opérateurs devaient notifier les autorités dans les plus brefs délais.
Les autorités nationales pouvaient contrôler la conformité et imposer des audits ou des mesures correctives.
La directive a montré ses limites dans la pratique : application hétérogène selon les pays, difficultés à identifier les entités concernées, absence de sanctions contraignantes, et des cybermenaces devenues plus complexes et fréquentes.
Pour répondre à ces limites, la directive NIS 2 a été adoptée. Elle vient renforcer le dispositif avec :
Un périmètre élargi à de nouveaux secteurs,
Des obligations de sécurité renforcées,
Une gouvernance clarifiée,
L’introduction de sanctions en cas de non-conformité.
👉 Voir aussi notre article sur la directive NIS 2.
La directive NIS 1 a posé les premières pierres d’un cadre européen de cybersécurité. NIS 2 prend le relais avec des exigences accrues, pour mieux faire face à l’évolution des risques et assurer une protection plus homogène des citoyens, des entreprises et des administrations.